De part et d’autres du Pavillon Marengo, deux escaliers devaient être créés pour faciliter l’évacuation du public. Les recherches historiques ont permis de révéler que Jacques-Germain Soufflot avait, au XVIIIème siècle, réalisé deux escaliers en cet emplacement même et que leur dessin particulier ménageait un palier traversant.

Dans le cadre du réaménagement des Salles du mobilier du XVIIIème siècle, il était pertinent de maintenir ce dispositif traversant afin de prolonger l’enfilade des appartements. Ainsi les escaliers proposés s’implantent quasiment selon une disposition historique. Toutefois il s’agit pas d’une restitution mais d’une réinterprétation : les volées se décollent des murs et le béton est employé afin de franchir de grandes portées sans point porteur. Les luminaires sont volontairement encastrés dans les murs et seules quelques serrureries minimalistes complètent le dispositif. La minéralité de l’espace et l’homogénéité de la colorimétrie générale, béton blanc, pierre calcaire, enduit à la chaux, assurent aux visiteurs un temps de repos dans le parcours de la collection opulente des appartements du XVIIIème siècle tout en évoquant l’échelle du Palais. Ces escaliers s’inscrivent ainsi dans la continuité des grandes distributions monumentales dont les constructions successives jalonnent toute l’histoire du Louvre.