Après un violent incendie qui ravagea l’église, il fut décidé par les autorités de restaurer l’édifice dans son état avant les dommages. Ainsi à l’extérieur, la silhouette est reproduite avec le rétablissement du clocher et du comble en ardoise flamande. Elle ne laisse toutefois pas deviner ce qu’il se passe à l’intérieur. Car car en effet certains éléments y étaient perdus à jamais, et l’état de la connaissance ne permettait pas de restituer avec justesse les éléments disparus. Il était donc vain d’essayer de revenir à un état antérieur. Le parti architectural intègre alors l’incendie comme partie prenante de l'histoire du monument et va nourrir le projet : la ruine laissée à ciel ouvert.

Ainsi la voûte en plâtre n’est pas restituée et les maçonneries supérieures, révélées par l’incendie, sont laissées apparentes. Un plafond bleu sombre cherche à s’effacer tout en réinterprétant les voûtes de l’ancienne église ainsi qu’une nuit étoilée. Les baies, dont les vitraux sont disparus à jamais, sont complétées par des vitraux contemporains dont les dessins suggèrent les anciennes compositions. Des lustres minimalistes de laiton intègrent un éclairage architectural, le chauffage et la sonorisation. Un lustre contemporain en onyx vient compléter ce dispositif à la croisée du transept : un objet insolite et central qui irradie cette église renaissante.